Ce soir c’est la finale de la quatrième série du Great British Bake Off, cette émission de compétition de pâtissiers et boulangers du dimanche devenue un vrai phénomène de société au Royaume-Uni. Avec son ambiance fête du village (sous un chapiteau au milieu d’un parc), ses présentatrices sympas et rigolotes (Sue & Mel), ses deux juges complémentaire (Paul Hollywood, 47, boulanger musclé, et Marry Berry, 78, grandma chic) et ses concurrents charmants et gentils les uns envers les autres, c’est une émission de télé avec un feel good factor certain. Ah oui… et aussi on peut y admirer de beaux gâteaux!
Bref les Anglais seront scotchés devant leurs écrans pour savoir qui va gagner ce soir… Depuis que le premier épisode de cette série a été diffusé il y a trois ans (attirant 2 millions et demi de téléspectateurs; aujourd’hui c’est environ 6 millions), les Brits sont mordus de baking: on fait des “bake off” (compétition de pâtisserie) au bureau, on achète des paillettes pour décorer ses cupcakes, on a un avis tranché sur la meilleure recette de “crème pat” et tout le monde sait qu’il faut éviter les “soggy bottoms” pour faire un “good bake”. La semaine dernière, c’était même la National Baking Week, comme si on avait besoin d’une motivation en plus pour faire ou manger des gâteaux!
Les Anglais ont le bec sucré (trois sucres dans le thé ce n’est pas rare) et ont toujours adoré consommer des bonbons, glaces et autres cupcakes (l’année dernière ils ont acheté 110 millions de ces petits gâteaux, selon The Telegraph). Et maintenant ils sont passés à la vitesse supérieure et font leurs propres gourmandises eux-mêmes. Selon une étude de Conlumino, un adulte sur quatre fait un gâteau une fois par semaine…
Et ce n’est pas que des femmes au foyer: deux des gagnants du Great British Bake Off était des hommes, la plupart des compétiteurs sont plutôt jeunes et ont des profils très variés (prof de sport, femme de militaire, psychologue…). Comme l’explique le gagnant de la première séries, Edd Kimber, l’émission a permis de rendre l’art de la pâtisserie autrefois réservé aux grand-mères, à nouveau cool: “Baking used to be very much Women’s Institute, middle-age ladies, but Bake Off has repositioned it.” À Londres Calling on s’est piqué au jeu également: l’année dernière, on a même fait des éclairs au chocolat (délicieux, since you ask!) à la maison. (Prochain challenge: le mille-feuille).
Les vendeurs de moules, accessoires et gadgets se frottent les mains: Lakeland, spécialiste ès gadgets culinaires, a augmenté son chiffre d’affaire d’un tiers, et ses ventes d’accessoires à pâtisserie de 42%; Marks & Spencer a vendu 243% en plus de présentoirs à gâteaux; et les fouets et autres passoires se vendent comme des petits pains à John Lewis. Et bien sûr les ventes d’oeufs, farines, mini-marshmallows, paillettes et colorants alimentaires ne sont pas en reste.
Pourquoi tant d’engouement? Certains disent qu’en ces temps de crise, rien de plus simple, satisfaisant et pas cher que de mettre un beau gâteau au four et d’inviter les copains. Et pour les gens cherchant des revenus supplémentaires, gagner de l’argent en vendant des gâteaux est devenu un moyen très convoité de changer de carrière, de vivre de sa passion, et de faire plaisir aux gourmands.
Cela vous donne envie de passer trois heures en cuisine à fabriquer une pièce montée ou un gâteau meringué super compliqué? Vous trouverez tout plein de recettes du Bake Off sur le site de la BBC, sur le site de l’émission, ou des idées sur le blog de la première gagnante, Jo. Sinon, le choix de livres de cuisine et même de magazines a explosé, impossible de faire un pas dans une librairie sans tomber sur Baking with…, Baked & Delicious, etc etc. Sans oublier mes recettes bien sûr! Et si vous regardez la finale ce soir, faites attention d’avoir un truc sucré à vous mettre sous la dent, autrement c’est trop frustrant!