On pense toujours qu’Hollywood, c’est le symbole le plus scintillant de l’Amérique. Et quand on n’est pas anglophone ou cinéphile, on met toutes les stars des films hollywoodiens dans le même bateau – américain. Mais quand on habite en Angleterre, on se rend compte petit à petit que beaucoup de personnalités anglophones que l’on croyait sorties du New Jersey ou de l’Idaho sont en fait Britanniques. Tenez moi l’autre jour j’ai appris que les Bee Gees, ces symboles du Saturday Night Fever, étaient Anglais (Isle of Man, Manchester) – incroyable non? Et saviez-vous que l’acteur Sam Worthington, qui a prêté sa voix au héros du plus gros succès de l’histoire du cinéma, Avatar, vient du Surrey? Non moi non plus. Ou que le réalisateur Ridley Scott (Alien, Blade Runner, Thelma & Louise, Gladiator) venait de South Shields, près de Newcastle? Incredibeul.
Puisque c’est la saison des fameux Oscars où sont nominés Lincoln (dans lequel le président américain est joué par le grand acteur irlando-britannique Daniel Day Lewis); Les Misérables (le nouveau projet du réalisateur anglais du King’s Speech, Tom Hooper, qui a par ailleurs passé deux ans à filmer le soap opera typiquement british Eastenders); Skyfall (le petit dernier du plus hollywoodien des espions de sa Majesté) et aussi Hitchcock (un film sur le grand réalisateur lon-do-nien!), voici une petite liste de ces Brits qui ont made it in Hollywood!
Les réalisateurs
Charlie Chaplin (né à Walworth Road, Londres); Alftred Hitchock (Londonien né à Leytonstone, éduqué à Stamford Hill); Stephen Frears, réalisateur de Mary Reilly et Hi Fidelity (Leicester); Ridley Scott, réalisateur de Alien et Blade Runner etc (né à South Shields dans le Nord); Mike Newell, réalisateur de Four Weddings and a Funeral et Donnie Brasco (St Albans); et Paul Greengrass, réalisateur de The Bourne Supremacy et United 93 (Cheam, Surrey). Il y a aussi Christopher Nolan (Batman Begins) qui est né à Londres et est Anglo-Américain. Évidemment il y a tout plein de réalisateurs britanniques qui n’ont pas vraiment travaillé à Hollywood mais y ont été récompensés, come Anthony Minghella, réalisateur du English Patient (Isle of Wight) ou Danny Boyle, réalisateur de Trainspotting et Slumdog Millionaire (né à Radcliffe, Lancashire). Quand à l’Américain Stanley Kubrick, il a vécu et travaillé toute sa vie au Royaume-Uni.
Les acteurs de l’Âge d’Or d’Hollywood
Saviez-vous qu’une moitié du fameux duo Laurel & Hardy était britannique? Le mince s’appelait Stan Laurel, et il venait du Lancashire. Autres Britanniques stars du grand écran: Vivienne Leigh, parfaite Scarlet dans Gone with the Wind et héroïne de A Streetcar Named Desire (Londonienne née en Inde) et son mari Laurence Olivier, acteur de théâtre et de nombreux films shakespeariens comme Richard III et King Lear (né dans le Surrey). Autre couple hollywoodien: le Gallois Richard Burton (The Spy who Came in from the Cold, Who is Afraid of Virginia Woolf) et Elizabeth Taylor, né à Londres de parents américains et ayant grandi à Hampstead. Également britanniques: de nombreuses stars des films d’Hitchcock, comme Cary Grant (né Archibald Leach à Bristol) et James Mason (du Yorkshire), apparus dans l’excellent North by Northwest (La Mort aux Trousses); ainsi que Dirk Bogarde (aussi de Hampstead) et Joan Collins (Paddington) et bien sûr Julie Andrews (Mary Poppins).
Les stars hollywoodiennes
Leurs successeurs s’appellent Anthony Hopkins – Hannibal, The Mask of Zorro, Amistad – et Catherine Zeta Jones – Traffic, Chicago – (tous deux nés dans le Pays de Galles); Michael Caine (The Italian Job, The Dark Knight); Ian McKellen (Lord of the Rings, X Men); Kenneth Branagh (Much Ado about Nothing, Harry Potter); Sean Connery (Indiana Jones, Highlander); et Patrick Stewart (Star Trek); Gary Oldman (JFK, The Dark Knight); Ewan McGregor (Star Wars); Kate Winslet (Titanic); Liam Neeson (Schindler’s List); Andy Serkis (Lord of the Rings); Jeremy Irons (Die Hard); et Minnie Driver (Good Will Hunting, I Give it a Year); Rachel Weisz (The Constant Gardener); Keira Knightley (Pirates of the Carribean); Paul Bettany (A Beautiful Mind, Master & Commander); Dominic Cooper (Mamma Mia!, Captain America); et Orlando Bloom (Lord of the Rings; Pirates of the Carribean); Chiwetel Ejiofor (Amistad, 2012); Emily Blunt (The Devil Wears Prada)…
Les nouveaux super-héros
Pendant des années, les Brits ont joué les méchants à Hollywood (les géniaux Alan Rickman et Christopher Lee s’en sont fait une spécialité, de Robin des Bois à James Bond; Peter Cushing a joué le commandant de la Death Star dans Star Wars; Ian McKellen le vilain Magneto dans X-Men; et même Shere Khan dans le Livre de la Jungle avec l’accent anglais de George Sanders). Mais ces dernières années il semblerait que les acteurs britanniques soient passés de méchants à héros: Christian Bale joue Batman; James McAvoy le leader des X men, Andrew Garfield joue Spiderman; Henry Cavill est Superman. Et quand au Londonien Robert Pattinson, il est devenu l’idole de toutes les adolescentes en jouant le héros-vampire de la trilogie Twilight.
Les stars de la télé
Ce qui nous amène à un autre vampire, Stephen Moyer dans True Blood. Malgré son accent du sud des States, il vient en fait de l’Essex et fait partie d’un groupe d’acteurs britanniques qui ont connu leur plus grand succès sur les petits écrans américains, jouant dans les séries télé les plus populaires du moment, comme Alex Kingston (Urgences) avant eux. Il s’agit de Sonya Walger, Naveen Andrews and Adewale Akinnuoye-Agbaje (Lost), Damien Lewis (Homeland), Dominic West et Idris Elba (The Wire); Hugh Laurie (Dr House); Kit Harrington (Game of Thrones); ou Natascha McElhone (Californication).
Ajoutez à cela qu’Hollywood semble en pincer pour les Old Etonians, ces anciens élèves de l’école la plus prestigieuse d’Angleterre – comme Damian Lewis et Ed Redmayn. Il semblerait que les enfants privilégiés qui la fréquente y apprennent plus à être une movie star qu’un gentleman.
Mais pourquoi tant d’Anglais à Hollywood? C’est évidemment une histoire de talent, et de langue maternelle commune qui leur permet de travailler des deux côtés de l’Atlantique. Les Brits, étant bombardés de culture américaine depuis qu’ils sont petits, ayant grandi avec Starsky & Hutch, n’ont aucun mal à changer d’accent. Le contraire est beaucoup moins facile apparemment, et les Yankees se prennent en général de belles critiques dans la tronche s’ils s’y risquent (rares succès: Gwyneth Paltrow, Johnny Depp, Renée Zellweger et Denzel Washington). Les Anglais n’ont pas oublié le fameux Dick van Dyke de Mary Poppins, l’un des pire accents de l’histoire du cinéma selon eux…