Une des premières choses que l’on apprend, quand on apprend l’anglais, ce sont le nom des jours de la semaine. Si familiers, et si différents, ils ont été adaptés aux dieux germaniques plutôt que de simplement repris des dieux romains comme en français. Ici les jours prennent toujours une majuscule, et rappellent clairement les origines nordiques des Britanniques. Contrairement aux Américains qui commencent leurs calendriers avec un dimanche, la semaine des Anglais commence le lundi:
Monday
Du vieil anglais Mōnandæg, ou Jour de la Lune. Une traduction directe du latin dies lunae, puisque le dieu de la lune dans la mythologie nordique s’appelle Máni. Si en français on pense tout de suite aux lundis au soleil, ici on est plutôt à parler de Monday blues (le retour au travail après le weekend) genre “Blue Monday” (une chanson de New Order) et I Don’t Like Monday des Boomtown Rats (Bob Geldof) et parfois Happy Mondays (un groupe de rock de Manchester). Selon la vieille comptine anglaise, “Monday’s child is fair of face” (l’enfant du lundi a un beau visage)
Tuesday
Du vieil anglais Tīwesdæg. Cette fois-ci le dieu en question et Tiw, spécialiste es combat et stratégie de bataille, et donc un parfait contrepoint au dieu Romain Mars. Ici pas de Mardi Gras, mais un Shrove Tuesday, aussi connu comme le jour des crêpes (vous venez de le rater, c’était hier, ce n’est pas la même chose que la Chandeleur). Il y a aussi le Ruby Tuesday des Rolling Stones. “Tuesday’s child is full of grace.”
Wednesday
Sans aucun doute le plus difficile à écrire et prononcer, Wednesday vient du vieil anglais Wōdnesdæg, du dieu Wodan (connu aussi plus au nord sous le nom d’Odin), un dieu très important en Angleterre jusqu’au 7ème siècle (mais qui n’a pas grand chose à voir avec Mercure qui nous a donné mercredi). Le mercredi des Cendres se dit Ash Wednesday ici aussi. Au UK, le Black Wednesday fait référence à la crise financière de Septembre 1992, quand le gouvernement conservateur a dû retirer la livre sterling du système européen (et a fait gagner des milliards à George Soros). “Wednesday’s child is full of woe” (pleine de malheur – peut-être pourquoi la fille de la famille Addams s’appelle Wednesday?)
Thursday
Du vieil anglais Þūnresdæg, du mot thunor, qui a donne “thunder” (tonnerre), Thursday est bien évidemment associés au dieu Thor, le plus fort de tous, et par extension au dieu Jupiter (Jeudi). Chaque année, lors de Maundy Thursday, la reine distribue des pièces de monnaies spéciales. Les Pet Shop Boys commence leur weekend les Thursday: Ici on dit souvent “Thursday is the new Friday” pour justifier les sorties au pub tardives les jeudi soirs… “Thursday’s child has far to go” (l’enfant du jeudi à du chemin à faire).
Friday
Du vieil anglais Frīgedæg, Friday tire son nom de la déesse Frige ou Freya, la femme d’Odin (dont l’équivalent latin est Vénus). Ici on se souhaite volontiers “Happy Friday” mais on dis pas trop TGIF (thank god it’s friday) comme les Américains. On est superstitieux en Angleterre aussi, et on a peur du Friday 13, (quand aux marins anglais, ils n’aiment pas les vendredis en général, peut importe la date). Friday I’m in Love des Cure est plus positif, tout comme “Friday’s child is loving and giving” (aimant et généreux).
Peut-être connaissez-vous le Friday Night, Saturday Morning des Specials (repris avec succès par Nouvelle Vague).
Saturday
Le seul jour qui aie gardé sa forme latine, du dieu Saturn, père de Zeus (en Scandinavie on dit plus prosaïquement Lordag, le jour de la lessive – rien à voir avec les dieux.) Mais bon, “Saturday’s child works hard for a living” (travaille dur pour gagner sa vie). The Saturdays c’est aussi un girls band pourri comme le UK sait si bien en inventer.
Sunday
Du vieil anglais Sunnandæg, le jour du soleil. En Anglais on garde les anciennes connotations païennes, alors que dans les langues romanes comme le français, on a changé le nom en jour du seigneur (dies dominica). Le Sunday du groupe londonien Bloc Party fait référence au boozy sundays adorés des Anglais, qui passe souvent le week-end a cuver leurs soirées. Il y a aussi le Sunday Times et les énormes Sunday papers. “But the child who is born on the Sabbath day Is fair and wise and good in every way” (L’enfant du dimanche est beau, et sage et bon)
Ah si seulement on avait des semaines de huit jours comme le chantaient les Beatles!