‘Strong & stable my arse’, poster de Jeremy Deller vu à Borough cette semaine
Ah si seulement Spitting Image existait encore… Les marionnettistes s’en donneraient à coeur joie – on en entend de belles durant cette campagne pour la General Election du 8 juin, déclenchée par la Première Ministre qui voudrait renforcer la place de son parti à Westminster et écraser le Labour. Une élection dont les Britanniques – comme Brenda de Bristol, devenue célèbre grâce à sa réaction “Quoi! encore une?” – ne veulent vraiment pas.
L’expression que tout le monde à retenu pour le moment, c’est le slogan de Theresa May, qui veut le Royaume-Uni “strong and stable” – elle l’a même répété plus de 15 fois en 13 minutes! Ironique quand on sait que c’est son propre parti, les Tories, qui à mis le UK sur le chemin très chaotique et incertain du Brexit. Et quand cela fait plusieurs fois de suite qu’elle fait le contraire de ce qu’elle a dit et abandonne des projets qu’elle soutenait il y a encore quelques jours dans son programme officiel. (Son nouveau surnom: Theresa Maybe: “Theresa Peut-être”)
Le slogan a déjà été détourné, par l’artiste Jeremy Deller qui y ajoute simplement – mais efficacement je dois dire – “my arse” (mon cul) et par les médias, qui proposent tout son contraire: “weak and wobbly” (faible et chancelant).
Ajoutez à cela le refu de Theresa May de débattre à la télé avec ses opposants (et son interview très mal reçue, sur Facebook live), c’est une campagne vraiment désastreuse pour les Conservateurs, qui ont perdu la moitié des points d’avance sur le Labour qu’ils avait dans les sondages. On les donne gagnants quand même (on en est à 43/34).
Du côté du Labour, c’était mal parti – Jeremy Corbyn a été longtemp présenté par la presse (dont les opinions sont très à droite – pas étonnant avec des propriétaires comme les milliardaires Barclays et Murdoch ou l’ex-KGB Lebedev) comme un maoiste ami de l’IRA. Mais les Britanniques, s’ils ne sont toujours pas rassuré par le personnage, semblent être d’accord avec les propositions du progamme du Labour (intitulé “For the many, not the few”) comme renationaliser les trains, ou rendre l’université à nouveau gratuite.
La campagne est pour le moment suspendue à cause de l’attentat de Manchester, qui a fait 22 morts.