“Eh bé alors, elles sont réchauffées les Anglaises!” s’exclament-ils tous, presque admiratifs, quand ils se retrouvent pour la énième fois devant un spécimen britannique se promenant en petite robe et sans manteau – en plein mois de février. Je n’ai même pas besoin de vous décrire la tête qu’ils font lorsque l’on se balade en ville un samedi soir. Si vous habitez à Londres depuis plus d’un weekend, vous voyez très bien la scène, talons hauts trébuchants compris.
Et oui, les Anglaises n’ont pas froid aux yeux. Mais surtout, elles ne laisseraient pour rien au monde le plaisir de faire la fête à leurs confrères masculins. Et au Royaume-Uni, faire la fête, ça veut dire avant tout se mettre sur son trente-et-un pour sortir boire de grandes coupes de Chardonnay blanc. De la disco du samedi soir à Hartlepool au stand royal à Ascot, on se pomponne pour picoler.
Je comprends que certains soient surpris par les tenues courtes et l’état souvent éméché des petites Anglaises. Mais moi, j’en suis fière: les Anglaises font ce qu’elles veulent dans la rue, parce qu’elle leur appartient. On ne peut pas en dire autant de la plupart des autres pays sur cette planète (y compris la France) où rien que le fait d’être une fille, même en jogging et cheveux gras, vous attire sifflements et regards douteux. Ni de ces autres pays trop ennuyants, où le simple fait de porter une jupe orange vous transforme en attraction touristique locale.
Ici, rien de tout cela: les Londoniennes sont libres d’exprimer leurs bons et mauvais goûts vestimentaires, et leur enthousiasme pour le gin & tonic. Et why not?