Si vous avez un jour été invité à une dinner party chez des Londoniens (une occasion plutôt rare, car ici on préfère se retrouver au pub…), il y a de fortes chances que vous ayez pu goûter à un petit plat de Yotam Ottolenghi. Pas une basement kitchen du nord de la capitale ne serait complète sans un de ses livres de cuisine bestsellers, coincés entre un sac de course Waitrose et des provisions du farmer’s market du coin.
La raison de ce succès tient dans ses recettes originales servies dans des restaurants au design épuré, avant d’être partagées dans des livres de recettes superbement conçus. Ne manquez pas d’aller y goûter, il y a six adresses différentes à Londres. Des salades incroyables, pleines de saveurs et de couleurs, et des meringues géantes sont empilées dans la devanture de ses quatre delis, où l’on peut s’asseoir à de grandes tables communes, alors que ses restaurants Nopi et Rovi sont un peu plus chics (Rovi, ci-dessous, se spécialisant dans les plats grillés et fermentés).
Yotam Ottolenghi a su partager sa passion pour la cuisine si diverse de sa ville natale, Jérusalem. ‘I grew up in this incredible mumble jumble of food,’ explique-t-il – sa mère venant d’une famille juive de Berlin et son père de Florence. Dans les années 2000, il se lie d’amitié avec le cuisinier Sami Tamini – comme lui de Jérusalem, mais d’origine Palestinienne. Ils se trouvent tant en commun (notamment une incompréhension totale de la cuisine anglaise traditionnelle!) qu’ils décident d’ouvrir avec deux amis le premier Ottolenghi en 2002. Leur livre de cuisine, Jérusalem, publié en 2013, est devenu un classique.
Vous trouverez herbes fraîches et épices dans tous ses plats, comme ses classiques citrouille rôtie au yahourt pimenté et sauce au coriandre, beignets de courgette au manouri et tarte au chocolat au romarin. Sans en fait être végétarien lui-même, Ottolenghi est aussi devenu l’un des cuisiniers végétariens les plus connus au monde – il a remis sous les spotlights des légumes comme le simple chou-fleur, qu’il sert en salade, en steak et en gâteau – vraiment délicieux
Grâce à ce que les éditeurs appellent le Ottolenghi Effect, les Britanniques ont découvert des ingrédients du Moyen-Orient comme le za’atar, le tahini, les graines de grenades et la fleur d’oranger. Autrefois introuvables au UK, ils sont aujourd’hui sur les étagères des tous les grands supermarchés. ‘If I didn’t use more unusual ingredients, people wouldn’t read me’, dit-il. Ce qui explique pourquoi ses recettes sont renommées pour leurs longues listes d’ingrédients – parfois entre 20 et 30 par recette! Mais il se rattrape en employant des méthodes faciles…
Je vous conseille d’aller goûter ses plats ensoleillés à Islington ou Spitalfields, ou de mettre la main sur son dernier livre, Simple, pour une introduction pas compliquée à cette cuisine melting-pot. Sinon, Ottolenghi écrit aussi pour The Guardian, où vous trouverez de nouvelles recettes chaque semaine.