Pour combattre la grisaille hivernale et le Brexit imminent, je vous propose un petit tour dans le kaléidoscope étourdissant qu’est l’art de Bridget Riley. Cette artiste britannique est le sujet d’une rétrospective au Southbank Centre qui se termine ce dimanche – courrez-y, si vous n’avez pas peur d’avoir la tête qui tourne et les yeux écarquillés.
Comme Daniel Buren, Riley aime les rayures, mais son travail est bien plus varié que cela. En se concentrant sur des formes géométriques, et les relations entre les couleurs, elle crée des tableaux vivants qui bougent sous nos yeux épatés par les illusions d’optique. Certains sont comme des vagues de sable dans jardins zen, aux couleurs pastel, d’autre des études graphiques en noir et blanc. Des images qui devraient être plates et immobiles, au contraire ondulent et clignotent.
Inspirée par les pointillés de Seurat, Riley est aussi maître coloriste, travaillant les associations et les clash en toute beauté. Elle dit d’abord avoir été impressionnée par les ciels changeants de la Cornouaille, où elle a passé son enfance. Mais si ses peintures sont abstraites, elles reflètent souvent des expériences du monde naturel, comme le mouvement des feuilles dans un arbre, ou les reflets d’une étendue d’eau.
“I would like you to recognise the sensations; to know that you have somewhere in the past experienced a sharp juxtaposition, a softness of form, a surpassing brilliance, a dusky, hidden thing,” explique-elle.
Grande fan de Paul Klee, elle entend comme le peintre suisse “emmener les lignes en promenade”. La voici devant Quiver 3 (2004):
Mes oeuvres préférées sont sans doute Rajasthan (2012) et The Kiss (1961):
La partie consacrée à son travail d’esquisses et schémas est particulièrement intéressante avec ses milliers de notes détaillées sur le placement des différentes couleurs – rien n’est laissé au hasard.
J’avais peur d’en sortir avec un mal de tête, mais en fait, les oeuvres sont d’une certaine façon relaxantes, presque méditatives. Vraiment, c’est un bol d’air frais en cette saison.
> Bridget Riley, £20, Hayward Gallery, Southbank Centre. Jusqu’au 26. Métro Waterloo