Rachel Whiteread, Tate Britain

En ce moment à la Tate Britain près de Victoria (un excellent musée avec une collection permanente à voir absolument) se trouve une exposition temporaire  absolument géniale dédiée au travail de Rachel Whiteread, la première femme à avoir reçu le prestigieux Turner Prize du meilleur jeune artiste britannique.

La sculptrice londonienne, née à Ilford en 1963, s’est fait connaître pour son Untitled House (1993), un moulage en béton de l’intérieur d’une maison victorienne à Londres. Une œuvre temporaire extraordinaire, emblématique de son travail sur le vide et le plein. Comme une magicienne, Whiteread sculpte le vide, révélant un monde en négatif que l’on ignore même quand il est sous notre nez.

La première partie de l’expo est un film montrant ce projet et sa destruction. La plupart d’entre nous habite dans des maisons de ce type, mais personne ne prend le temps de les observer. Cette maison en béton, construite en trois mois et détruite ensuite, symbolise aussi le redéveloppement du East End de Londres.

Son art nous apprend à regarder autrement, faisant apparaître quelque chose de touchant dans de simples objets du quotidien. Son projet pour la Fourth Plinth de Trafalgar Square est tout aussi percutant:

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Rachel Whiteread Trafalgar Square Project 1998 Gagosian Gallery © Rachel Whiteread

L’exposition comprend des moulages en plâtres (le processus est expliqué en détail ici) et en résine colorée de matelas, plancher, cages d’escalier, maison de poupées et fenêtres. Tous sont des objets trouvés, et apportent avec eux une histoire, comme des fantômes du quotidien d’autres personnes.

J’ai particulièrement aimé la rangée de moulage de rouleaux de papier toilette. Si colorée, si jolie, et aussi, quand on réalise quel est son point de départ, si drôle! Les dessins sont à la fois géométriques et fragiles, et les bouillotes ont l’air si douces. En tant que rat de bibliothèque, j’ai aussi admiré les rayons d’étagères, révélant les gouttières plutôt que les dos des livres.

Avant de partir, allez admirer les décorations de Noël accrochées sur la façade de la vénérable galerie. Avec Home for Christmas, Alan Kane amène lui aussi l’humble et le domestique au musée, copiant les décorations lumineuses que l’on retrouve en cette saison sur beaucoup de maisons du pays.


> Rachel Whiteread
, Tate Britain, jusqu’au 21 janvier 2018, £15, Métro Pimlico.

 

 

 

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