Antony Gormley

Grand explorateur de la condition humaine et passionén par le corps humain, ce vaisseau plein de possibilités, le sculpteur londonien Antony Gormley est connu dans tout le pays pour son Angel of the North, une statue de 20m de haut devenu symbole du nord du pays, et ses silhouettes solitaires en fonte qu’il installe face à la Mer du Nord ou sur le toit des immeubles, de Londres à Manhattan.

Ses oeuvres sont en ce moment exposées à la Royal Academy of Arts sur Picadilly. À travers des installations faites de tranches de pain de mie, d’eau de mer, de 6 tonnes de grillage en métal et de 8km de fil de fer, Gormley tente de répondre à la question: “How do we treat the body not as a given, not as appearance, but as the place that we each find ourselves in?”

Le résultat est passionnant, avec des marionnettes de métal, cubistes ou pixelisées, ou bien des tas d’argile humanoïde dans tous les coins, en contraste avec les grandes pièces aux moulures dorées de la RA qui sentent bon la peinture blanche fraîche.

De grandes installations, come Clearing VII, un gribouillis en trois dimensions, ou encore l’immense grillage de Matrix III, nous parlent de densité, géolocalisation, orbites ou d’atomes. Partout il s’agit d’en faire le tour, pour trouver le bon angle, et découvrir un autre aspect des volumes, et du vide qui les entoure:

IMG_20191030_141126

IMG_20191030_141615

Les 24 statues de Lost Horizon, se tiennent debout sur les murs et le plafond pour nous faire perdre nos repères; les sphères géantes de Body & Fruit se balancent imperceptiblement, nous donnant vaguement le mal de mer; et les lignes droites de Co Ordinate VI traversent les galeries et se croisent au-dessus de nos têtes, pour mieux nous recentrer dans le temps et l’endroit.

Screen Shot 2019-11-01 at 21.54.11.png

“I want to use sculpture to throw us back into the world,” explique Gormley. “Art becomes this proposition that invites you to rethink what the world is, and your position in it. In the end, the raw material of this exhibition is the people who come and indeed the feeling that they make together. That is not something that can be moulded or carved or cast, and that’s what makes the whole thing worth doing, because I want to move people. Can we care? Can we look at things anew?”

L’expérience de Cave, où l’on traverse des volumes de métal empilé jusqu’au plafond en passant par un passage étroit et noir, en se déplaçant à tâtons, nous fait pousser un soupir de soulagement de retour à la lumière…

IMG_20191030_143444

Sont aussi exposés des dessins et peintures (certaines faites avec du sang ou du pétrole), datant parfois du début de la carrière de l’artiste. Mais difficile de les voir tant il y a foule dans ces grandes salles! Si vous voulez y aller, essayez un matin, un jour de semaine, pour être plus tranquille. J’aime beaucoup ces études en noir et blanc, qui me rappelle le vide et le plein de la peinture chinoise:

IMG_20191030_141955.jpg

Le billet coûte cher (£20), mais vous pouvez admirer gratuitement une oeuvre de Gormley dans la cour de la RA. Il s’agit de Iron Baby, une sculpture en fonte de la fille de l’artiste, âgée de six jours. Presque invisible parmi les statues et les colonnes grandioses, c’est l’oeuvre la plus petite, mais aussi la plus poignante, de l’exposition. La fragilité de l’être humain, juste à côté du Ritz, en plein coeur de Londres.

> Antony Gormley, Royal Academy of Arts, jusqu’au 3 décembre (réserver en ligne), métro Green Park/Picadilly. Ouvert chaque vendredi soir jusqu’à 22h. Gratuit pour les 17-25 les soirs des lundis 18 et 25 novembre.

Advertisement

One comment

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.